Macédoine, Tétradrachme, v. 460-423 av. J.-C.
Mendè - Argent - TTB
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Dionysos ivre, barbu, dénudé avec un chiton drapé à la taille, couché à gauche sur le dos d'un âne avançant à droite, tenant un canthare dans sa main droite tendue et regardant à gauche ; un oiseau (corbeau ou geai ?) sur une souche à droite ; sous le ventre du cheval, petit chien sur ses pattes arrières tourné à gauche.
Vigne avec cinq grappes de raisin ; ethnique (ΜΕΝΔΑΙΟΝ) autour ; le tout dans un carré légèrement incus.
Rarissime tétradrachme de Mendè présentant un flan et des motifs usés mais encore largement visibles. La tranche présente quelques fentes et une trace entre 5h et 6h au droit, issue du coin de droit. Le grènetis est discernable dans le registre gauche, visible dans celui de droite et le carré incus du revers est presque entièrement présent. La rareté de notre monnaie réside dans la présence du petit chien et surtout de la position dans laquelle il est représenté. Notre monnaie est frappée sur l'étalon attico-eubéen entre 460 et 423 av. J.-C., soit le moment où Mendè est membre de la Ligue de Délos et de laquelle elle fait défection lors de la Guerre du Péloponnèse. Notre tétradrachme représente Dionysos âgé, drapé et se reposant sur un âne tandis qu'il est ivre. Il tient dans sa main un canthare, vase dont il serait l'inventeur et dans lequel était bu le vin. Il est également lié au culte dionysiaque et au cortège du même nom. Dans ce dernier défilent Dionysos, des Ménades, des satyres, Silène, et des animaux comme des boucs, des panthères et des ânes. Notre tétradrachme représente donc une partie de ce cortège et son iconographie. L'âne est associé à Dionysos et à Silène puisqu'il est l'animal sur lequel se reposent les deux divinités lorsqu'elles sont ivres. Il est également réputé pour son endurance et est donc utilisé pour transporter les marchandises, l'associant alors à la mobilité. L'absence de feuilles des végétaux autour de l'oiseau interprété comme un geai (HGC 3.1, 545) ou un corbeau (ouvrage de Noe) est une autre particularité de notre exemplaire. Le dernier animal présent au droit est le petit chien. Sa présence sur les tétradrachmes de Mendè est extrêmement rare puisque seuls quatre types - 77 à 80 - sont référencés par Noe. A notre connaissance, les cinq tétradrachmes présentant un chien et mis en vente ses vingt dernières années le montre sur ses quatre pattes et tourné à droite (tous référencés Noe, 78). Notre exemplaire, avec le petit animal tourné à gauche et debout sur ses pattes arrières est donc singulier. Il est référencé sous le numéro 80 par Noe mais n'apparait pas dans la collection de Jameson. Le revers présente un seul carré, légèrement incus et dans lequel se trouve l'intégralité de l'iconographie. Les grappes de raisin, au nombre de cinq, sont représentées sur leur pied de vigne dont les petites branches et feuilles coupent l'ethnique. La représentation de la vigne et du raisin, avec lequel on fait du vin, est donc intimement liée à l'iconographie du droit et notamment Dionysos dont il est la divinité protectrice. Au-delà de la concordance entre droit et revers, le choix de représenter des symboles liés à ce breuvage n'est pas anodin. La cité de Mendè est réputée pour la production et l'exportation de vin dans toute la Grèce. Tous les éléments de l'iconographie témoignent donc de l'activité viticole de la cité et de l'importance qu'elle revêt. Monnaie à acquérir absolument ! Noe "The Mende (Kaliandra) Hoard of 1913", NNM 27, 1926, 80 (IGCH 358) ; ANS 1967.152.165. et HGC 3.1, 545 var. Ex Vinchon, 27 octobre 2000, lot 48 = Collection Richard Lockett, VI, 1958, lot 1270 = Collection du Capitaine E. G. Spencer Churchill (Ars Classica - Naville, XIV, 1929, lot 184). Collection Faune d'Argent.
ΜΕΝ-ΔΑ-Ι-ΟΝ
17.2 gr
De l’argent
L’argent peut se glisser dans la poche mais également entre le cuivre et l’or dans le groupe 11 de la classification périodique. Trois métaux fréquemment utilisés pour la frappe de monnaie. Deux raisons à cela pour l’argent : c’est un métal précieux et il s’oxyde peu à l’air. Deux avantages non négligeables.
Voici un métal qui ne manque pas d’air, donc.
Son nom en français nous vient du mot Argyros (Ἀργυρός), argent en grec ancien. L’argent est d’aspect blanc et brillant et, pour ajouter un peu d’ésotérisme ou de polythéisme à l’affaire, il est traditionnellement dédié à la lune ou à la déesse Artémis (Diane chez les romains).
En tant que métal précieux, au même titre que l’or, l’argent est utilisé pour la frappe de monnaies à valeur intrinsèque, c'est-à-dire dont la valeur est constituée par le métal dont elles sont faites. Il est à noter qu’on adjoint fréquemment à l’argent, au naturel trop malléable (on ne peut posséder toutes les qualités) et qui s’userait donc trop rapidement, de petites quantités de métaux autres qui viennent le durcir.
Les premières monnaies en argent remontent probablement à la fin du VIIe av. J.-C. sur l'île d'Égine. Ces oboles sont reconnaissables grâce à la tortue figurant sur l’avers.
La patine de l’argent va du gris au noir.
Le titre (ou aloi) au millième d’une monnaie vous indiquera la proportion exacte (en pour mille) d’argent entrant dans sa composition. On parle ainsi par exemple d’argent à 999‰, soit 999 parts d’argent pour 1 part d’autres métaux. Cette mesure est importante pour les monnaies d’investissement comme les bullions. En France, jusqu’en 1995, cette mesure s’énonçait en carat.
Une qualité “TTB”
Car en numismatique, l’état de conservation d’un article se doit d’être soigneusement évalué avant d’être proposé au collectionneur avisé à l'œil aiguisé.
Et au-delà de ce sigle de prime abord obscur, en trois mots, l’état de conservation est ici clairement énoncé :
Très Très Beau
Ce qui signifie - plus prosaïquement - que la pièce de monnaie a bien circulé de main en main et de poche en poche, mais que l’impact sur son usure reste limité : type et légendes sont parfaitement lisibles et le relief de la gravure est, quant à lui, clairement visible. A l'œil nu, on peut constater des traces de rayures ou de chocs.
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