Alexandre Sévère, Sesterce, 3ème siècle ap. J-C
Rome - Regravé - Bronze - TB
Buste de Sévère Alexandre, lauré, à droite.
Figure debout à gauche, casquée, tenant une lance verticale renversée dans la main droite, un drapé sur son bras gauche et tenant une corne d'abondance (?) dans la main. Un bouclier à ses pieds derrière légèrement visible.
Sesterce complètement regravé et remanié, avec une composition intéressante mais ne répondant à aucun standard romain de type : On note en premier lieu au droit un portrait, celui de Sévère Alexandre, reconnaissable par ses traits de jeune adulte, autour duquel se trouve une légende anachronique et plus tardive par rapport à son règne, celle retrouvée sur le monnayage de bronze de Gordien Ier et Gordien II. Au revers, la légende nous indique que nous avons à faire à une représentation de Virtus, une divinité fréquemment représentée sur les monnayages de la première moitié du IIIème siècle, avec un casque et tenant un lance dans la main gauche avec un bouclier à ses pieds tenu par la droite. Or, ici elle est représentée tenant ce qui semble être une corne d'abondance (ou une massue ?), et un bouclier a été maladroitement gravé à ses pieds après la frappe. On remarque aussi un décalage de la hampe de la lance au-dessus et sous le bras droit. Cette composition est le fait d'une seule personne, sans lien avec l'autorité émettrice impériale, car une telle représentation n'existe pas dans les monnayages de Sévère Alexandre ou des Gordien. Il est difficile de déterminer quelle était la figure d'origine, peut-être une Providentia (pour le drapé sur le bras et la corne d'abondance), mais le remaniement et l'usure rendent l'identification complexe. Il n'est pas exclu qu'il s'agisse d'une regravure tardive, mais rien ne permet de l'affirmer également.
IMP CAES M ANT GORDIANVS AFR AVG
VIRTVS AVGG / S C
16.69 gr
Du bronze
Le bronze (ou airain chez les poètes) est un alliage extrêmement ancien dont l’origine remonte à environ 2 000 av. J.-C.. Autrement dit… à l'âge du bronze (ça ne s’invente pas). A cette époque reculée, il s’agissait d’ajouter de l’étain au cuivre dans une proportion de 10%. On s’en servait notamment pour des objets luxueux tels que des épées, des casques, des épingles ou encore des ornements de chars.
Ce n’est toutefois pas anodin car, en coiffant un casque en bronze, vous vous trouviez déjà bien lesté d’environ 3 kilos sur le crâne. Alors avec l’épée et l’armure en sus… Allez donc avancer !
Le poids lourd des alliages donc*.
Les premières monnaies occidentales en bronze remontent probablement à la fin du IVème siècle av. J.-C., en Grèce.
Si les monnaies sont antiques il est en revanche plus délicat de dater l’apparition d’un mot spécifique pour cet alliage. La trace la plus ancienne dont on disposerait serait un manuscrit vénitien en grec du XIème siècle mais il n’est pas impossible qu’il ait été utilisé avant.
De nos jours, le bronze monétaire est un alliage de cuivre (majoritaire) avec de l’étain (minoritaire) et d’autres métaux comme par exemple le zinc qui améliore la coulabilité ou encore le nickel qui durcit l’alliage. Ses qualités principales sont indéniablement sa grande résistance à la corrosion et à l’usure mécanique ainsi que... son aspect esthétique.
La patine du bronze peut varier, allant du vert-de-gris au noir, en passant par le brun.
*En réalité, si l’on passe sur le jeu de mots, le cuivre ou le cupronickel ont, par exemple, une densité supérieure.
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