Pays-Bas espagnols, Charles II, 8 Souverains
Ducaton - 1694 - Bruges - Rare - Or
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Pays-Bas espagnols, Charles II (1665-1700), 8 souverains ou Ducaton en or, 1694, Bruges. Fr.229 - VH.
703 - Delm.G567.
Buste de Charles II cuirassé à droite, les cheveux longs, portant le collier de la Toison d'or.
Écu aux armes d'Espagne couronné et soutenu par deux lions.
Selon A. de Witte, la frappe des ducatons en or à l'effigie de Charles II débute en 1666. Une production de 23 ducatons est prévue, à la fois dans l'atelier de Bruxelles, comme dans celui d'Anvers. Néanmoins, à ce jour, aucun exemplaire n'a été retrouvé. De nouvelles frappes sont faites en 1669 à Bruxelles et en 1676 à Anvers. En 1687, deux différents types de ducatons sont fabriqués, dont 16 exemplaires gravés par Philippe Roettiers et frappés à Bruxelles. Ces monnaies d'or sont les premières frappées au balancier dans les Pays-Bas Méridionaux. Dans son article au sujet des ducatons de Charles II, Marcel Hoc note : "seuls les ducatons d'or frappés à Bruges en 1694 et les demi-ducatons [...] en 1696 ont été effectivement des monnaies. Ils ont eu cours, les premiers pour 8 souverains, les seconds pour 4 souverains." Les autres ducatons sont donc des "pièces de plaisir" ce qui explique leur absence des comptes de la Monnaie. Monnaies de prestige, ces ducatons sont destinés à de très hauts dignitaires, le Gouverneur général des Pays-Bas espagnols, les principaux membres des Conseils de Malines, de Flandre et du Brabant ainsi qu'au roi lui-même. Leur distribution fait l'objet d'une cérémonie au cours de laquelle le roi les remet en mains propres aux grands officiers, et à d'éventuels princes ou ambassadeurs étrangers. Concernant le ducaton de 1694, les comptes de la Monnaie de Bruges signalent la frappe de 23 ducatons et d'une autre livraison de 616 monnaies pour la même année. Un exemplaire est conservé au Cabinet des Médailles de Belgique, et seule une poignée de ces monnaies de 8 souverains d'or est passée en vente. Cette monnaie de superbe facture est rarissime.
CAROL. II. D. G. HISP. ET. INDIAR. REX.
ARCHID. AVST. DVX. BVRG. C. FLAND. Zc (date)
44.29 gr
De l’or
Si de nos jours l’or s’est fait un nom en tant que roi des métaux précieux, ce ne fut pas toujours le cas. En effet, par exemple, dans la Grèce antique, le bronze de Corinthe lui était largement considéré comme supérieur. Pourtant, avec le temps, il a su s’imposer comme le prince de la monnaie même s’il se dispute fréquemment la première place avec l’argent au titre d’étalon.
Pourtant, d’autres métaux semblent bien plus précieux que cette paire, comme le rhodium ou le platine. Certes. Mais si le minerai n’est pas assez disponible, comment fabriquer des monnaies en quantité suffisante ? Il s’agit donc là d’un équilibre subtil à trouver entre rareté et disponibilité.
Mais il y a mieux, l’or est non seulement quasiment inaltérable, quelles que soient les conditions de stockage (et le fond des poches n’est pas le plus précieux des écrins) mais également malléable (les coins et les graveurs le remercient).
Voici donc le cocktail idéal pour battre monnaie sans tarder, et on ne s’en est pas privé !
Son nom vient du latin aurum et son symbole chimique est Au. Son origine est probablement extra-terrestre, il s’agirait en effet de poussière d’étoiles dégagée suite à une collision violente entre deux étoiles à neutrons. Non seulement précieux, mais également poète…
Les premières monnaies en or furent frappées par les rois Lydiens, probablement entre le VIIIème et le VIème siècle av. J.-C.. Si de nos jours les seules frappes en or sont celles de monnaies d’investissement (monnaies lingots) ou en tant que séries limitées à destination des collectionneurs, ce ne fut pas toujours le cas. Et l’or circula longuement de mains en mains et d’époque en époque, des gisements aurifères antiques du fleuve Pactole aux premières années du XXème siècle.
En tant que métal précieux, au même titre que l’argent, l’or est utilisé pour la frappe de monnaies à valeur intrinsèque, c'est-à-dire dont la valeur est constituée par le métal dont elles sont faites. Même si, de nos jours, la valeur pour le collectionneur dépasse fréquemment largement celle du métal…
Il est à noter qu’on adjoint fréquemment à l’or, au naturel trop malléable, de petites quantités de métaux autres qui viennent le durcir.
Le titre (ou aloi) au millième d’une monnaie vous indiquera la proportion exacte (en pour mille) d’or entrant dans sa composition. On parle ainsi par exemple d’or à 999‰, soit 999 parts d’or pour 1 part d’autres métaux. Cette mesure est importante pour les monnaies d’investissement comme les bullions. En France, jusqu’en 1995, cette mesure s’énonçait en carat.
Une qualité "TTB+"
Car en numismatique, l’état de conservation d’un article se doit d’être soigneusement évalué avant d’être proposé au collectionneur avisé à l'œil aiguisé.
Et au-delà de ce sigle de prime abord obscur, en trois mots, l’état de conservation est ici clairement énoncé :
Très Très Beau
Ce qui signifie - plus prosaïquement - que la pièce de monnaie a bien circulé de mains en mains et de poches en poches, mais que l’impact sur son usure reste limité : type et légendes sont parfaitement lisibles et le relief de la gravure est quant à lui clairement visible. A l'œil nu, on peut constater des traces de rayures ou de chocs.
Mais pourquoi ce plus accolé à cette double beauté nous direz-vous ?
Ce petit “plus” indique qu’il s’en est fallu de peu pour que l’article de collection ici présent n’accède à un rang supérieur de qualité lors de l’évaluation réalisée par nos experts. Un Très Très Bel article quasiment SUPerbe, donc…