Attique, Tétradrachme, ca. 460-454 BC
Athènes - Imitation? - Argent - SUP
ATTENTION : cet article de collection est unique. Nous ne pouvons donc pas garantir sa disponibilité dans le temps et vous recommandons de ne pas trop tarder à finaliser votre achat si vous êtes intéressé(e).
Tête d'Athéna à droite, coiffée d'un casque attique à cimier, orné de trois feuilles d'olivier sur la visière et d'une palmette en spirale sur le bol, et portant un collier et des boucles d'oreilles.
Chouette debout à droite, la tête de face ; derrière, un croissant et un rameau d'olivier avec une baie ; devant, la légende AΘE ; le tout dans un carré incus.
Tétradrachme au type unique et original. Le revers est tout à fait singulier en comparaison des productions de la cité d'Athènes datées du milieu du Vème siècle av. J.-C, notamment celles entre 454 et 404 av. J.-C. Les chouettes des tétradrachmes du monnayage athénien de cette période présentent quasiment toutes une partie supérieure de l'aile composée de trois à cinq rangées de points. Notre exemplaire se détache complètement de cette caractéristique en présentant une partie d'aile signifiée par huit à dix lignes de points, et paraissant comme un nuage de points. Cette différence majeure pose question de la provenance de cette monnaie. En effet, nous n'excluons pas l'hypothèse d'un faux moderne car les tétradrachmes d'Athènes sont sans doute les monnaies ayant été le plus étudiées sur l'ensemble des monnayages de la Grèce Antique. De ce fait, il difficile de s'attendre à trouver un type jusque là inconnu et non référencé, alors que cet objet d'étude est aussi abondant et considérablement étudié. Pour autant nous n'excluons pas son caractère authentique, car la monnaie présentent plusieurs caractéristiques qui tendent vers cela. Une telle singularité pourrait être dû à une production contemporaine d'imitation par un graveur grec, peut-être d'origine athénienne compte-tenu de l'importante proximité avec le type standard. Cependant, cela pourrait rentrer en contradiction avec une volonté de mise en circulation de monnaies de contrefaçon, car cet exemplaire se distingue nettement du type classique, et elle aurait très probablement évoqué les soupçons des contemporains l'ayant eu en main, changeurs comme utilisateurs. Nous pouvons ainsi considérer la possibilité que cet exemplaire soit une production officielle de la cité d'Athènes, à un stade préliminaire dans la standardisation de ses coins monétaires, où le revers à la chouette n'était pas pleinement établit. De manière très subtile, il semblerait que la gravure soit plus précoce que les types datés de 454 à 404 av. J.-C., car la tête d'Athéna montre un œil plutôt en amande et de face comme le seraient des yeux dans un style classique aux influences archaïques tardives. Notamment grâce à cette aile, la chouette parait très grande et élancée : sa gravure occupe l'essentiel de la hauteur du coin, on observe que le haut de son crâne est presque à la limite du carré incus. Un aspect que l'on trouve sur les types datés du début de la période classique entre 470 et 460 av. J.-C., tandis qu'on retrouvera plutôt des hauteurs légèrement plus basses sur les types postérieurs. A contrario sa tête, droite et de face, est similaire aux types postérieurs à 454 av. J.-C., et diffère des productions antérieures à 460 av. J.-C. qui sont légèrement inclinées (HGC 4 , 1595 / 1596 & Starr, Group IV / V). Pour ce qui l'entoure, le croissant est très petit et presque collé à la chouette, un détail que l'on retrouve plutôt sur les tétradrachmes aux datations entre 470 et 460 av. J.-C. Un autre aspect de ces productions antérieures à 454 av. J.-C., c'est le "A" de "AΘE", dont la barre horizontale est ici oblique, touchant presque l’extrémité de la patte droite de la lettre. Une graphie typique de l'écriture du grec archaïque que l'on retrouve avant 460 av. J.-C. (Starr, Group II à V & HGC 4, 1593 à 1596). Enfin, en s'intéressant à la branche d'olivier du revers, en excluant la possibilité d'une cassure de coin (peu probable car le coin semble très peu endommagé), nous pourrions avoir deux baies au lieu d'une seule. Une caractéristique qui ne semble être retrouvée nulle part ailleurs et qu'il est donc difficile d'expliquer. Bien qu'il soit complexe de trancher entre les deux possibilités évoqués précédemment, il semble peu probable que cette monnaie soit une imitation plus tardive (IVème siècle) car dans un style très reconnaissable et précis. De même que la possibilité d'un faux moderne, considérant l'état du flan au niveau du "AΘE" au revers et de la tranche, présentant des marques d'un retrait de corrosion de surface s'étant formé après un long séjour dans la terre. Il reste la possibilité d'une production non grecque, provenant peut-être des côtes phéniciennes du Levant, dans la région de la Palestine, avec de rares exemplaires connus et reprenant avec une grande fidélité les types athéniens. Bien que nous n'écartions pas complètement les autres possibilités évoquées, les caractéristiques détaillées plus haut tendent à laisser penser que la monnaie pourrait se situer dans une période resserrée. Elle serait située entre la fin des productions aux attributs archaïques (le A, le croissant, l'oeil d'Athéna) vers 460 av. J.-C., et le début des premières productions de tétradrachmes athéniens au type le plus connu, datées entre 454 et 404 av. J.-C. Cet exemplaire reste remarquable par son originalité et son caractère quasi-unique, car non retrouvé dans les ventes avec un coin de revers identique.
AΘE
16.97 gr
De l’argent
L’argent peut se glisser dans la poche mais également entre le cuivre et l’or dans le groupe 11 de la classification périodique. Trois métaux fréquemment utilisés pour la frappe de monnaie. Deux raisons à cela pour l’argent : c’est un métal précieux et il s’oxyde peu à l’air. Deux avantages non négligeables.
Voici un métal qui ne manque pas d’air, donc.
Son nom en français nous vient du mot Argyros (Ἀργυρός), argent en grec ancien. L’argent est d’aspect blanc et brillant et, pour ajouter un peu d’ésotérisme ou de polythéisme à l’affaire, il est traditionnellement dédié à la lune ou à la déesse Artémis (Diane chez les romains).
En tant que métal précieux, au même titre que l’or, l’argent est utilisé pour la frappe de monnaies à valeur intrinsèque, c'est-à-dire dont la valeur est constituée par le métal dont elles sont faites. Il est à noter qu’on adjoint fréquemment à l’argent, au naturel trop malléable (on ne peut posséder toutes les qualités) et qui s’userait donc trop rapidement, de petites quantités de métaux autres qui viennent le durcir.
Les premières monnaies en argent remontent probablement à la fin du VIIe av. J.-C. sur l'île d'Égine. Ces oboles sont reconnaissables grâce à la tortue figurant sur l’avers.
La patine de l’argent va du gris au noir.
Le titre (ou aloi) au millième d’une monnaie vous indiquera la proportion exacte (en pour mille) d’argent entrant dans sa composition. On parle ainsi par exemple d’argent à 999‰, soit 999 parts d’argent pour 1 part d’autres métaux. Cette mesure est importante pour les monnaies d’investissement comme les bullions. En France, jusqu’en 1995, cette mesure s’énonçait en carat.
Une qualité “SUP”
Car en numismatique, l’état de conservation d’un article se doit d’être soigneusement évalué avant d’être proposé au collectionneur avisé à l'œil aiguisé.
Et au-delà de cette abréviation de prime abord obscure, l’état de conservation est ici clairement énoncé :
Superbe
Ce qui signifie - plus prosaïquement - que si la pièce de monnaie a circulé, ce fut suffisamment peu pour que sa beauté originelle en soit presque intégralement préservée. L’usure est très peu visible et aucun autre défaut n’est a priori décelable sauf à disposer d’une loupe et d’un regard particulièrement affûté.
Dans la même collection
Athènes