Pertinax, Sesterce, 193
Rome - Extrêmement rare - Bronze - TTB - RIC:19
Vendue
Tête de Pertinax, laurée, à droite.
Pertinax, en toge, assis à gauche sur une chaise curule posée sur une estrade, tendant la main droite et tenant un rouleau de la main gauche sur le côté ; derrière lui, un officier tenant un bâton de la main gauche ; sur les marches de l'estrade, un citoyen, en toge, debout à droite, tendant le pli de sa toge ; à l'arrière-plan, Liberalitas, drapée, debout à gauche, tenant un boulier de la main droite et une corne d'abondance de la main gauche.
Un sesterce de la plus grande rareté ! Avec une magnifique patine marron naturelle ! Frappé au nom de Pertinax, l'un des empereurs de transition entre la dynastie des Antonins et des Sévères, il n'a régné que quelques mois, entre le 1er janvier et le 28 mars, jour de son assassinat par la garde prétorienne dont il pensait s'être accordé les faveurs en leur promettant une "donativvm", une donation d'argent, en échange de son soutien pour son accession au trône. Ici, cette monnaie représente le congiaire ou "congiarium", une donation au profit des citoyens organisé lors de réjouissances. Nous savons par l'Histoire Auguste dont sa vie nous est racontée, qu'il organisa plusieurs congiaires, et cette monnaie célèbre selon toute vraisemblance l'un d'eux. La rareté de cette monnaie est réside dans le peu de monnaies frappées par cet empereur qui n'a régné que quelques mois, combiné avec l'événement célébré pour laquelle elle a été frappée, si bien qu'un seul exemplaire est connu dans les collections publiques, au British Museum !
IMP CAES P HELV PERTINAX AVG
TR P COS II S - C // LIB AVG
27.76 gr
Du bronze
Le bronze (ou airain chez les poètes) est un alliage extrêmement ancien dont l’origine remonte à environ 2 000 av. J.-C.. Autrement dit… à l'âge du bronze (ça ne s’invente pas). A cette époque reculée, il s’agissait d’ajouter de l’étain au cuivre dans une proportion de 10%. On s’en servait notamment pour des objets luxueux tels que des épées, des casques, des épingles ou encore des ornements de chars.
Ce n’est toutefois pas anodin car, en coiffant un casque en bronze, vous vous trouviez déjà bien lesté d’environ 3 kilos sur le crâne. Alors avec l’épée et l’armure en sus… Allez donc avancer !
Le poids lourd des alliages donc*.
Les premières monnaies occidentales en bronze remontent probablement à la fin du IVème siècle av. J.-C., en Grèce.
Si les monnaies sont antiques il est en revanche plus délicat de dater l’apparition d’un mot spécifique pour cet alliage. La trace la plus ancienne dont on disposerait serait un manuscrit vénitien en grec du XIème siècle mais il n’est pas impossible qu’il ait été utilisé avant.
De nos jours, le bronze monétaire est un alliage de cuivre (majoritaire) avec de l’étain (minoritaire) et d’autres métaux comme par exemple le zinc qui améliore la coulabilité ou encore le nickel qui durcit l’alliage. Ses qualités principales sont indéniablement sa grande résistance à la corrosion et à l’usure mécanique ainsi que... son aspect esthétique.
La patine du bronze peut varier, allant du vert-de-gris au noir, en passant par le brun.
*En réalité, si l’on passe sur le jeu de mots, le cuivre ou le cupronickel ont, par exemple, une densité supérieure.
Une qualité “TTB”
Car en numismatique, l’état de conservation d’un article se doit d’être soigneusement évalué avant d’être proposé au collectionneur avisé à l'œil aiguisé.
Et au-delà de ce sigle de prime abord obscur, en trois mots, l’état de conservation est ici clairement énoncé :
Très Très Beau
Ce qui signifie - plus prosaïquement - que la pièce de monnaie a bien circulé de main en main et de poche en poche, mais que l’impact sur son usure reste limité : type et légendes sont parfaitement lisibles et le relief de la gravure est, quant à lui, clairement visible. A l'œil nu, on peut constater des traces de rayures ou de chocs.