Allemagne, PRUSSIA, Wilhelm I
3 Pfenninge - 1870 - Berlin - Cuivre - TTB+ - KM:482
4.44 gr.
Du cuivre
Le cuivre ne fait pas son précieux mais se glisse tout de même dans le groupe 11 de la classification périodique, aux côtés de l’or et de l’argent. Trois métaux fréquemment utilisés pour la frappe de monnaie. Pourquoi nous direz-vous ? Si la préciosité de l’argent et de l’or ne fait pas un pli, le cuivre est plus courant. Il s’oxyde peu à l’air et, de surcroît, son esthétique et sa disponibilité à l’état naturel sont également des atouts indéniables.
D’ailleurs, le cuivre est un des plus anciens métaux à avoir été utilisé par les hommes. On trouve trace de son usage près de 8 000 ans avant notre ère.
5 000 ans av. J.-C., il commence à être fondu dans les fours à vent du plateau iranien.
Comme souvent pour les monnaies, on détecte sa première utilisation en Grèce, quelques siècles av. J.-C. Il est également utilisé pour les sapèques chinois émis pour la première fois par la dynastie Qin (221 à 206 av. J.-C.).
Le mot cuivre vient du latin cŭprĕum, autrement dit Chypre, haut lieu d’extraction du minerai dans l’Antiquité. Le cuivre est naturellement d'une teinte rouge orangé et, pour ajouter une touche de polythéisme, il est traditionnellement dédié à la déesse de la beauté Aphrodite (Vénus chez les romains).
La patine du cuivre est généralement vert-de-gris.
Une qualité "TTB+"
Car en numismatique, l’état de conservation d’un article se doit d’être soigneusement évalué avant d’être proposé au collectionneur avisé à l'œil aiguisé.
Et au-delà de ce sigle de prime abord obscur, en trois mots, l’état de conservation est ici clairement énoncé :
Très Très Beau
Ce qui signifie - plus prosaïquement - que la pièce de monnaie a bien circulé de mains en mains et de poches en poches, mais que l’impact sur son usure reste limité : type et légendes sont parfaitement lisibles et le relief de la gravure est quant à lui clairement visible. A l'œil nu, on peut constater des traces de rayures ou de chocs.
Mais pourquoi ce plus accolé à cette double beauté nous direz-vous ?
Ce petit “plus” indique qu’il s’en est fallu de peu pour que l’article de collection ici présent n’accède à un rang supérieur de qualité lors de l’évaluation réalisée par nos experts. Un Très Très Bel article quasiment SUPerbe, donc…
L’Allemagne
- Position géographique : Europe centrale
- Régime politique actuel : République constitutionnelle parlementaire fédérale
- Capitale actuelle : Berlin
L’Histoire dans les grandes lignes
Des peuples “barbares” germains du Ier siècle de notre ère, perpétuelle source d’inquiétude pour l’Empire romain, à la domination du Royaume franc du Vème au Xème siècle, puis sous la coupe de Charlemagne, c’est d’abord au Moyen-âge, après la destitution de Charles III le Gros en 887, que le peuple germain existe en tant que tel.
Ce sera alors l’ère du Saint-Empire romain germanique qui durera du IXème à la fin du XVIIIème siècle. Empire à la longévité exceptionnelle qui ne s’éteindra que sous le feu roulant des Lumières, de la Révolution française voisine et de l’expansionnisme effréné de Napoléon Bonaparte.
Le XIXème siècle est agité et accouche finalement en 1871 du Kaiserreich (Empire allemand), un état fédéral avec à sa tête un Kaiser, un chancelier, et un parlement, le Reichstag. A la fin de la Première Guerre mondiale, en 1918, le Kaiser est renversé et l’Allemagne amputée de 13% de son territoire. Vient alors l’ère de la République de Weimar, minée dès le départ par le Traité de Versailles et la crise économique. Hitler entre en scène.
En 1932 il est nommé chancelier puis, grâce à la loi des pleins pouvoirs de 1933, instaure un système dictatorial. A la mort du président Hindenburg en 1934, voici donc venue l’ère du Troisième Reich, sa folie, sa main de fer, sa politique terrifiante, son nationalisme échevelé et son désir d’expansion sans limites. Le Troisième Reich et les forces de l’Axe ne capituleront qu’en mai 1945.
Après la Seconde Guerre mondiale et l’occupation des Alliés, dès 1949, l’Allemagne se scinde en deux et le rideau de fer descend alors que monte le mur de Berlin. Le mur ne chutera qu’en 1989 et l’Allemagne coupée en deux retrouvera enfin son unité perdue en 1990.
Monnaies
La devise allemande a toujours été le mark sous différentes formes. Le mot “mark” (ou marc) trouve son origine dans le Moyen- Âge. Au XIIème siècle, le mark possède une valeur directement liée au poids de métal qui le constitue.
Le mark en tant qu’unité monétaire n’est défini qu’en 1871 par le Reichstag. Il vaut alors 1/1395 livre d'or et est subdivisé en 100 pfennig.
Vient ensuite la réforme monétaire de 1923 suite à une inflation galopante (imaginez, 1 dollar vaut alors jusqu’à 11,7 milliards de mark) qui établit alors le Rentenmark contre hypothèque du capital du pays. 1 milliard de mark-papier équivaut alors à 1 Rentenmark. Une fois la situation stabilisée, en 1924, le Reichsmark est alors créé et convertible en or ou en devises. Celui-ci perdurera jusqu’en 1948.
En 1948, on passe à deux monnaies. La zone ouest (future RFA) utilise le Deutsche Mark et la zone est (future RDA) le mark est-allemand. Lors de la réunification de 1990, seul le Deutsche Mark (DM) subsistera.
En 2002, l’Allemagne passe à l’euro.
Les grandes inventions
Les allemands ont entre autres inventé l’imprimerie (Gutenberg au XVème siècle), l’automobile (Benz en 1885), l’aspirine (Felix Hoffmann, 1897), les rayons X (Wilhelm Conrad Röntgen, 1895) ou encore les filtres à café (Melitta Bentz, 1908).
Illustration: "Vue de l'Opéra et Unter den Linden, Berlin" par Eduard Gaertner (1845)