Sicile Carthaginoise, Décadrachme, ca. 260 BC
Atelier Sicilien - Argent - SUP
Vendue
Tête de Tanit/Perséphone à gauche couronnée d’épis et portant une boucle d'oreille à pendentif.
Pégase cabrée à droite, les ailes déployées. Légende "B'RST" [dans le pays] en punique dessous.
Monnaie absolument extraordinaire, tant par son extrême rareté que par l'incroyable finesse de sa gravure, ce décadrachme aux dimensions spectaculaires de plus de 37 g et d'un diamètre de près de 4 cm (!) est absolument fascinant et à couper le souffle. L'île de Sicile, d'abord occupée par les colonies puniques, puis par Carthage elle-même, a émis ces décuples pour faciliter le commerce régional, en s'inspirant des modèles de gravure de leurs influents voisins grecs. Très probablement frappé durant la première guerre punique, entre Rome et Carthage entre 264 et 241 av. J.C, nous ne savons pas quelle était la cité où se trouvait l'atelier monétaire ne soit pas exactement connue, l'actuelle Palerme (antique Panormos), sur la côte Nord, dans la partie ouest de la Sicile, pourrait être une possibilité. En effet, en tant que cité d'importance, elle fut l'un des importants théâtres de bataille entre les romains et les carthaginois. Elle subit plusieurs sièges par les romains, le premier en 258 av. J.C. fut infructueux, mais ce ne fut pas le cas pour le second en 254, où les troupes encerclent la ville sur terre et en mer. Elle tomba finalement aux mains des romains la même année, avec plus d'un tiers de la population réduite en esclavage, et un autre tiers du payer un tribu très lourd en échange de sa liberté. Malgré plusieurs tentatives pour reprendre ce centre d'importance, les carthaginois ont été tenu en échec jusqu'en 244 av. J.C., où ils se retirent définitivement du territoire. 3 ans plus tard, ne pouvant plus tenir l'effort de guerre face à Rome, la première guerre punique prit fin. Le résultat de la frappe de ce décadrachme est tout simplement stupéfiant, sur un module qui ne cesse d'impressionner. L'exemplaire que nous proposons ici est superbement conservé, bien centré, frappé avec une grande force et une extrême précision sur un flan méticuleusement préparé. Une belle patine grise de médailler s'est formée dans les champs et les reliefs, alternant entre des reflets dorés et des tons irisés, notamment au revers, donnant à cette monnaie un aspect des plus agréables à l’œil. Les détails de l'aile de Pégase ou de la chevelure de Tanit-Perséphone en particulier ne cessent d'étonner par leur finesse et leurs détails, tout comme le puissant regard dont la divinité a été dotée, il s'agit vraiment d'un objet spectaculaire ! Un véritable chef-d'œuvre de musée ! Ce décadrachme provient de la Collection P. M., Vente Vinchon, 7 novembre 1966, lot 24 (10.200 f + frais) décrit comme « d'une qualité exceptionnelle ». Ex Vente Fraisse, 19 Avril 2023, issu de la Collection de Monsieur B. Fournie avec ses étiquettes du collectionneur. De Luynes 3758 ; Head 880 ; SNG Cop.180 (Zeugitane) = SNG Cop. 998 (Sicile) ; Jenkins & Lewis 27-2 ; Muller 127; HGC 2, 1664.
BARZTH / B'RST en caractères puniques. Cette légende signifie « dans les terres » ou « sur le territoire », à comprendre et à développer en « (monnaie frappée) dans les territoires (de Carthage) ».
37.84 gr
De l’argent
L’argent peut se glisser dans la poche mais également entre le cuivre et l’or dans le groupe 11 de la classification périodique. Trois métaux fréquemment utilisés pour la frappe de monnaie. Deux raisons à cela pour l’argent : c’est un métal précieux et il s’oxyde peu à l’air. Deux avantages non négligeables.
Voici un métal qui ne manque pas d’air, donc.
Son nom en français nous vient du mot Argyros (Ἀργυρός), argent en grec ancien. L’argent est d’aspect blanc et brillant et, pour ajouter un peu d’ésotérisme ou de polythéisme à l’affaire, il est traditionnellement dédié à la lune ou à la déesse Artémis (Diane chez les romains).
En tant que métal précieux, au même titre que l’or, l’argent est utilisé pour la frappe de monnaies à valeur intrinsèque, c'est-à-dire dont la valeur est constituée par le métal dont elles sont faites. Il est à noter qu’on adjoint fréquemment à l’argent, au naturel trop malléable (on ne peut posséder toutes les qualités) et qui s’userait donc trop rapidement, de petites quantités de métaux autres qui viennent le durcir.
Les premières monnaies en argent remontent probablement à la fin du VIIe av. J.-C. sur l'île d'Égine. Ces oboles sont reconnaissables grâce à la tortue figurant sur l’avers.
La patine de l’argent va du gris au noir.
Le titre (ou aloi) au millième d’une monnaie vous indiquera la proportion exacte (en pour mille) d’argent entrant dans sa composition. On parle ainsi par exemple d’argent à 999‰, soit 999 parts d’argent pour 1 part d’autres métaux. Cette mesure est importante pour les monnaies d’investissement comme les bullions. En France, jusqu’en 1995, cette mesure s’énonçait en carat.
Une qualité “SUP”
Car en numismatique, l’état de conservation d’un article se doit d’être soigneusement évalué avant d’être proposé au collectionneur avisé à l'œil aiguisé.
Et au-delà de cette abréviation de prime abord obscure, l’état de conservation est ici clairement énoncé :
Superbe
Ce qui signifie - plus prosaïquement - que si la pièce de monnaie a circulé, ce fut suffisamment peu pour que sa beauté originelle en soit presque intégralement préservée. L’usure est très peu visible et aucun autre défaut n’est a priori décelable sauf à disposer d’une loupe et d’un regard particulièrement affûté.
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