Bruttium, Statère, v. 420-400 av. J.-C.
Terina - Argent - TTB - HN Italy:2602
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Tête de la nymphe Terina portant un collier de perles à un rang, les cheveux regroupés à l'arrière de la tête et portant un sphendone décoré de méandres à droite, Π derrière sa tête, à la naissance de sa nuque.
Nike aux ailes ouvertes, portant un chiton et un himation, les jambes légèrement écartées, assise à gauche sur un cippe sur lequel elle appuie sa main gauche et tenant dans sa main droite une branche d'olivier à deux feuilles qu'elle repose sur sa jambe ; Π sur le cippe.
Statère dans un très bel état de conservation présentant un flan ovoïde orné de reflets dorés. Le type de notre monnaie représentant Nike au revers avec les ailes ouvertes est rarissime puisque moins d'une dizaine d'exemplaires ont été vus en vente ! Notre monnaie a été frappée avec une paire de coins rares. L'ouvrage de Kurt Regling publié en 1906 réalise une première analyse de ces coins. Il montre notamment que le coin de droit n'est utilisé que pour deux types (43 et 44), de même pour le coin de revers utilisé cette fois-ci pour les types 42 et 43. Toujours dans son étude, il indique seulement 14 monnaies connues pour notre combinaisons - n° 43 -, dont plusieurs monnaies ont été vus en vente ces vingt dernières années. Au moins un exemplaire frappé avec les mêmes coins est conservé au British Museum. Notre statère est d'autant plus intéressant qu'il est signé. L'artiste a gravé sa signature - la lettre Π - sur les coins utilisés. On la distingue au droit derrière la tête de la nymphe, à la naissance de sa nuque. Elle est représentée d'une manière très délicate, la rendant presque invisible. Quant au revers, les ouvrages mentionnent également sa présence sur le cippe. Malgré les traces d'usure visibles sur les plus hauts reliefs de notre monnaie, on devine encore bien les motifs. Au droit, on distingue le sphendone de la nymphe décoré de méandres, les groupes de mèches et les cheveux finement représentés par des traits légers. Son visage proportionné est délicat et gracieux. Le revers est extrêmement agréable à l'œil malgré le flan court coupant la partie inférieure de l'iconographie. Nike est élégamment gravée : son chiton et son himation épousent parfaitement son corps et sont représentés avec de nombreux plis, donnant une impression de volume au drapé. Ses ailes, particulièrement visibles, sont représentées par des groupes bien définis de plumes qui présentent un beau relief. La position dynamique de la déesse, notamment celles de ses membres et plus particulièrement ceux de gauche, apporte volume et relief rappelant les sculptures et les statues classiques. Le style de la gravure est inspiré de la sculpture de son époque - la période classique -, et plus particulièrement des styles "maniériste" et "riche". On retrouve notamment la vivacité des mouvements et des positions ainsi que le "drapé mouillé", composé de nombreux plis, très proche du corps, et révélant les courbes de celui-ci, donc très sensuel. Au même moment, Athènes était à son apogée et bénéficiait d'un important rayonnement culturel. Une décennie avant la frappe de notre statère, Phidias et son disciple Agoracritos, réalisaient les sculptures du Parthénon, des bâtiments religieux de l'Acropole et celles du temple d'Athéna-Nike. Le style et l'iconographie des sculptures de ce dernier, notamment du parapet, présentent de nombreuses similitudes avec la gravure de notre coin de revers. On peut rapprocher notre monnaie à l'un des reliefs de la bande décorative du côté sud représentant "Nike enlevant sa sandale". De la même manière, la Nike de notre statère est identique à la "déesse K" du fronton du Parthénon attribué à Agoracritos, dans sa position et dans son vêtement. Terina est une cité située en Calabre sur les bords de la Mer Tyrrhénienne. Colonie fondée par Crotone au VIe s. av. J.-C., elle est sous domination de Syracuse lors de la frappe de notre statère. Au-delà de la rareté des coins utilisés et de sa présence infime dans les ventes, notre statère est d'autant plus rare qu'il est dans un très bel état de conservation et surtout, un véritable témoin de l'importance des échanges - humains et stylistiques - qui se déroulaient dans le monde grec à la fin du Ve s. av. J.-C. Regling 43 ; Holloway & Jenkins 47 ; HN Italy 2602 ; Jameson 479 et BMC 17 var. (Π au lieu de Φ). Ex Bank Leu, Auktion 25, Zürich, Suisse, 23 Avril 1980, lot 45. Collection Faune d'Argent.
TEPI-NAIO-[N]
7.89 gr
De l’argent
L’argent peut se glisser dans la poche mais également entre le cuivre et l’or dans le groupe 11 de la classification périodique. Trois métaux fréquemment utilisés pour la frappe de monnaie. Deux raisons à cela pour l’argent : c’est un métal précieux et il s’oxyde peu à l’air. Deux avantages non négligeables.
Voici un métal qui ne manque pas d’air, donc.
Son nom en français nous vient du mot Argyros (Ἀργυρός), argent en grec ancien. L’argent est d’aspect blanc et brillant et, pour ajouter un peu d’ésotérisme ou de polythéisme à l’affaire, il est traditionnellement dédié à la lune ou à la déesse Artémis (Diane chez les romains).
En tant que métal précieux, au même titre que l’or, l’argent est utilisé pour la frappe de monnaies à valeur intrinsèque, c'est-à-dire dont la valeur est constituée par le métal dont elles sont faites. Il est à noter qu’on adjoint fréquemment à l’argent, au naturel trop malléable (on ne peut posséder toutes les qualités) et qui s’userait donc trop rapidement, de petites quantités de métaux autres qui viennent le durcir.
Les premières monnaies en argent remontent probablement à la fin du VIIe av. J.-C. sur l'île d'Égine. Ces oboles sont reconnaissables grâce à la tortue figurant sur l’avers.
La patine de l’argent va du gris au noir.
Le titre (ou aloi) au millième d’une monnaie vous indiquera la proportion exacte (en pour mille) d’argent entrant dans sa composition. On parle ainsi par exemple d’argent à 999‰, soit 999 parts d’argent pour 1 part d’autres métaux. Cette mesure est importante pour les monnaies d’investissement comme les bullions. En France, jusqu’en 1995, cette mesure s’énonçait en carat.
Une qualité “TTB”
Car en numismatique, l’état de conservation d’un article se doit d’être soigneusement évalué avant d’être proposé au collectionneur avisé à l'œil aiguisé.
Et au-delà de ce sigle de prime abord obscur, en trois mots, l’état de conservation est ici clairement énoncé :
Très Très Beau
Ce qui signifie - plus prosaïquement - que la pièce de monnaie a bien circulé de main en main et de poche en poche, mais que l’impact sur son usure reste limité : type et légendes sont parfaitement lisibles et le relief de la gravure est, quant à lui, clairement visible. A l'œil nu, on peut constater des traces de rayures ou de chocs.
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