Bruttium, Statère, v. 550-480 av. J.-C.
Kaulonia - Argent - TTB+ - HGC:1-1416
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Apollon, nu et debout à droite, brandissant une branche de laurier, daimon courant sur son bras gauche étendu ; cerf à droite, tête tournée à gauche dans le champ droit, point à droite.
Apollon debout à gauche, brandissant une branche de laurier dans sa main droite, un daimon courant sur son bras gauche tendu et tenant une branche de laurier dans sa main ; cerf debout à gauche, tête tournée vers la droite, le tout incus ; les branches de laurier et les bois de cerf en relief.
Statère en argent, dans un superbe état de conservation, rare, bien centré au style archaïque caractéristique et au début de patine iridescente dans les creux. Quelques exemplaires ont été vus en vente ces dernières années mais notre monnaie reste un type rare. Le mélange entre relief et incus au revers est très intéressant et la légende aux lettres inversées sur les deux faces est particulièrement notable, donnant à la fois un effet flou mais aussi contrasté. Dans son ouvrage, Noe référence le type de notre statère au numéro 41 du groupe B. On y retrouve notamment la légende aux lettres inversées, le point vers le cerf et le daimon orné au droit ainsi que la branche de laurier gravé sur son portrait incus au revers. Apollon y est également représenté avec les mèches perlées extrêmement bien conservées, l'œil en amande et la position si caractéristique de l'art de la période archaïque. La position d'Apollon est directement inspirée à la fois des statues grecques - les Koroi - mais aussi du monnayage de Poseidonia, où Poséidon est représenté en train de manier son trident. Monnaie très intéressante caractéristique du style de la période de sa frappe et dans un état de conservation rarement rencontré ! Noe, Group B, Planches III - IV, 41 ; HN Italy 2036 et HGC 1, 1416 var. Ex Collection Armand Trampitsch (Vinchon, 13-15 Novembre 1986, lot 42). Collection Faune d'Argent.
KAΛL
KⱯVL
8.2 gr
Grèce antique : époque archaïque
L’époque archaïque de la Grèce antique succède aux âges obscurs. La date souvent retenue pour ses débuts serait la date des premiers Jeux olympiques, en 776 av. J.-C. Elle se termine avec les Guerres médiques, 3 siècles plus tard.
Il s’agit d’une période de fondation avec la structuration politique des cités grecques (Polis) et leurs agoras. Cette période marque également la colonisation de vastes territoires, notamment autour du bassin méditerranéen et sur les bords de la mer Noire. C’est l’époque des auteurs tels qu’Homère ou Hésiode, celle de Thalès et celle de l’apparition des héros fondateurs de cités. C’est également le début de l’ère des comptoirs commerciaux, de l’alphabet grec, de la naissance de la démocratie à Athènes, des premiers textes juridiques écrits et, bien sûr, celui de la monnaie.
La monnaie
S’il est UNE période importante dans laquelle la numismatique trouve sa source et la monnaie son creuset, c’est bien la période archaïque. En effet, en trois siècles, plusieurs méthodes utilisées pour les transactions commerciales vont se côtoyer et peu à peu évoluer jusqu’à devenir monnaie à part entière.
Le troc, tout d’abord. Puis, venu de Mésopotamie en passant par les routes commerciales phéniciennes, l’usage du “Hacksilber” autrement dit de l’argent, d’origine diverse, bijoux et objets compris, et dont le poids et la pureté sont difficiles à évaluer. Pour faciliter son usage, on finit donc par créer des sachets scellés dont le poids et la pureté du métal ont été au préalable contrôlés.
Et en toute logique, suivit donc la monnaie.
Elle est probablement née vers 640 av. J.-C. en Lydie, en Asie Mineure (actuelle Turquie). D’abord en électrum, un alliage d’or et d’argent, on la standardise et on attribue des dénominations. Son usage reste dans un premier temps local et peu pratique pour les petits achats du quotidien. La plus petite dénomination, 1/96ème de statère, représentant tout de même 2 jours de salaire. Peu à peu, la teneur en or de l’alliage s’appauvrit et on finit par évoluer vers un bimétallisme or et argent. C’est probablement à ce moment-là, lorsque des monnaies en argent commencent à être émises et permettent enfin les petits achats, que son usage commence à se répandre et prendre de l’ampleur dans le monde grec, au détriment du “Hacksilber”.
Les types sont multiples, les étalons aussi. Les émetteurs ne sont dans un premier temps probablement pas tous des États ou des Cités mais aussi des particuliers fortunés. Au niveau du style on constate tout de même quelques similitudes, souvent des animaux à l’avers et un poinçon avec frappe incuse au revers.
Vers 500 av. J.-C., il semble que les émissions se régulent quelque peu, étant désormais réservées à des entités étatiques. En Egée du sud, on note notamment l’émergence, vers la fin du VIème siècle, des monnaies frappées par Egine et sa tortue à l’avers et celles de Corinthe et son Pégase. Puis vient Athènes qui, après quelques types erratiques, émet sa célèbre chouette en parallèle d’une démocratie naissante, posant ainsi les bases d’un monnayage usant d’une sémiotique communautaire et civique qui perdure encore de nos jours.
De cette période, il faut donc retenir la pose de fondations essentielles mais également la diversité et l’absence d’unicité de l’usage monétaire qui ne viendra qu’un peu plus tard. Comme toute chose en Grèce antique, le Chaos précède l’ordre.
De l’argent
L’argent peut se glisser dans la poche mais également entre le cuivre et l’or dans le groupe 11 de la classification périodique. Trois métaux fréquemment utilisés pour la frappe de monnaie. Deux raisons à cela pour l’argent : c’est un métal précieux et il s’oxyde peu à l’air. Deux avantages non négligeables.
Voici un métal qui ne manque pas d’air, donc.
Son nom en français nous vient du mot Argyros (Ἀργυρός), argent en grec ancien. L’argent est d’aspect blanc et brillant et, pour ajouter un peu d’ésotérisme ou de polythéisme à l’affaire, il est traditionnellement dédié à la lune ou à la déesse Artémis (Diane chez les romains).
En tant que métal précieux, au même titre que l’or, l’argent est utilisé pour la frappe de monnaies à valeur intrinsèque, c'est-à-dire dont la valeur est constituée par le métal dont elles sont faites. Il est à noter qu’on adjoint fréquemment à l’argent, au naturel trop malléable (on ne peut posséder toutes les qualités) et qui s’userait donc trop rapidement, de petites quantités de métaux autres qui viennent le durcir.
Les premières monnaies en argent remontent probablement à la fin du VIIe av. J.-C. sur l'île d'Égine. Ces oboles sont reconnaissables grâce à la tortue figurant sur l’avers.
La patine de l’argent va du gris au noir.
Le titre (ou aloi) au millième d’une monnaie vous indiquera la proportion exacte (en pour mille) d’argent entrant dans sa composition. On parle ainsi par exemple d’argent à 999‰, soit 999 parts d’argent pour 1 part d’autres métaux. Cette mesure est importante pour les monnaies d’investissement comme les bullions. En France, jusqu’en 1995, cette mesure s’énonçait en carat.
Une qualité "TTB+"
Car en numismatique, l’état de conservation d’un article se doit d’être soigneusement évalué avant d’être proposé au collectionneur avisé à l'œil aiguisé.
Et au-delà de ce sigle de prime abord obscur, en trois mots, l’état de conservation est ici clairement énoncé :
Très Très Beau
Ce qui signifie - plus prosaïquement - que la pièce de monnaie a bien circulé de mains en mains et de poches en poches, mais que l’impact sur son usure reste limité : type et légendes sont parfaitement lisibles et le relief de la gravure est quant à lui clairement visible. A l'œil nu, on peut constater des traces de rayures ou de chocs.
Mais pourquoi ce plus accolé à cette double beauté nous direz-vous ?
Ce petit “plus” indique qu’il s’en est fallu de peu pour que l’article de collection ici présent n’accède à un rang supérieur de qualité lors de l’évaluation réalisée par nos experts. Un Très Très Bel article quasiment SUPerbe, donc…
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