Îles au-delà de l'Attique, Statère, v. 470-440 av. J.-C.
Égine - Argent - TB+
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Tortue « T-back » (dos en forme de T) avec collier trilobé.
Carré incus avec cinq larges compartiments séparés par trois lignes épaisses.
Statère très intéressant avec un centrage quasi parfait. On distingue l'intégralité de la tortue de mer, les globules pleins le long de sa carapace au milieu ainsi que ses longues pattes caractéristiques. Le carré incus du revers est presque complet et parfaitement défini. L'iconographie est intéressante puisqu'il s'agit de l'un des derniers statères d'Égine représentant une tortue marine. Le choix de cet animal est associé à la puissance maritime que possédait la cité jusqu'au dernier tiers du Ve siècle avant note ère. Suite à la défaite des Éginètes face aux Athéniens lors de la Première Guerre du Péloponnèse, Égine perd sa puissance et rejoint de force la Ligue de Délos. La cité choisit alors de représenter une tortue terrestre sur son monnayage. La tortue de mer est une iconographie récurrente sur le monnayage de la cité puisqu'elle existe depuis le VIe siècle avant notre ère, soit environ un siècle après la création de la monnaie telle qu'on la conçoit. Égine est la première cité à émettre des monnaies en argent et généralise son standard dans différentes parties de la Grèce et de la Crète grâce à sa puissance maritime (commerciale et militaire). Les Athéniens notamment s'en inspirèrent. La manière de représenter la tortue de mer sur le monnayage a légèrement évolué et touche majoritairement la carapace. Elle passe par la présence d'un col et de sa finesse, ainsi que des globules fins sur le haut de la carapace. Ainsi, le style "T-back" et collier trilobé est le dernier et remplace notamment le style au collier composé d'une ligne plus ou moins fine. Quant au poinçon du revers, il en existe différents types et plusieurs sont utilisés simultanément sur une même période. La tortue de mer se différencie de la tortue terrestre par ses pattes longues plus fines et sa carapace lisse. Monnaie très intéressante grâce à son iconographie et au contexte historique dans lequel elle a été frappée ! Meadows Group IIIa ; HGC 6, 435 ; SNG Copenhagen 507 et SNG Delepierre 1522. Ex Vinchon, 26 avril 1999, lot 152. Collection Faune d'Argent.
12.31 gr
De l’argent
L’argent peut se glisser dans la poche mais également entre le cuivre et l’or dans le groupe 11 de la classification périodique. Trois métaux fréquemment utilisés pour la frappe de monnaie. Deux raisons à cela pour l’argent : c’est un métal précieux et il s’oxyde peu à l’air. Deux avantages non négligeables.
Voici un métal qui ne manque pas d’air, donc.
Son nom en français nous vient du mot Argyros (Ἀργυρός), argent en grec ancien. L’argent est d’aspect blanc et brillant et, pour ajouter un peu d’ésotérisme ou de polythéisme à l’affaire, il est traditionnellement dédié à la lune ou à la déesse Artémis (Diane chez les romains).
En tant que métal précieux, au même titre que l’or, l’argent est utilisé pour la frappe de monnaies à valeur intrinsèque, c'est-à-dire dont la valeur est constituée par le métal dont elles sont faites. Il est à noter qu’on adjoint fréquemment à l’argent, au naturel trop malléable (on ne peut posséder toutes les qualités) et qui s’userait donc trop rapidement, de petites quantités de métaux autres qui viennent le durcir.
Les premières monnaies en argent remontent probablement à la fin du VIIe av. J.-C. sur l'île d'Égine. Ces oboles sont reconnaissables grâce à la tortue figurant sur l’avers.
La patine de l’argent va du gris au noir.
Le titre (ou aloi) au millième d’une monnaie vous indiquera la proportion exacte (en pour mille) d’argent entrant dans sa composition. On parle ainsi par exemple d’argent à 999‰, soit 999 parts d’argent pour 1 part d’autres métaux. Cette mesure est importante pour les monnaies d’investissement comme les bullions. En France, jusqu’en 1995, cette mesure s’énonçait en carat.
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