Monnaie, Zeno, Solidus
476-491 - Constantinople - SPL - Or - RIC:910
Vendue
Buste perlé, casqué et cuirassé, légèrement tourné vers la droite, tenant une lance sur l'épaule droite et un bouclier décoré d'un motif de cavalier.
Victoire debout, de face, la tête à gauche, tenant une longue croix ornée de bijoux ; étoile dans le champ droit.
Splendide solidus de Zénon, dans un état de conservation proche de la sortie de frappe, sur un flan particulièrement large, laissant très bien apparaître tous les détails et légendes et ayant gardé tout son brillant. Notons seulement une très fine rayure dans le champ au droit, à gauche du visage de l'empereur. Zénon est l'empereur romain d'Orient qui règne au moment de l'effondrement de la partie Occidentale de l'Empire. Pris dans un conflit avec son rival Basiliscus, qui usurpe son trône de janvier 475 à août 476, Zénon, qui reprend le contrôle de Constantinople après presque deux ans d'exil et de chaos, n'est pas en capacité de soutenir la "Pars Occidentalis" face aux barbares. Refusant dans un premier temps d'adouber Odoacre, continuant à considérer Julius Nepos comme empereur légitime bien que ce dernier soit réfugié en Dalmatie, Zénon sera forcé devant le fait accompli de lui reconnaître le titre de Patrice d'Italie à la mort de Julius Nepos en 480. La monnaie que nous proposons à la vente est un très beau témoignage de cette période clé de l'histoire. Cette monnaie est issue de la trouvaille Mare Nostrum (1954). Cette extraordinaire trouvaille constituée de 426 solidi dans un état exceptionnel de conservation a été acquis sans que nous ne connaissons sa provenance. Il nous est néanmoins possible de dire qu'il s'agit d'un trésor maritime, si on se réfère aux traces de concrétions marines visibles sur plusieurs exemplaires ayant survécus. L'ensemble qui comprends majoritairement des monnaies datant de l'époque de la fin de l'Empire romain d'occident, est un remarquable témoignage de la circulation monétaire dans cette période de troubles. La présente monnaie sera publié dans l'ouvrage consacré à cette trouvaille, par I. Vecchi, R. Beale et S. Parkin (2022).
D N ZENO PERP AVG
VICTORIA AVGGG B / CONOB à l'exergue
4.38 gr
De l’or
Si de nos jours l’or s’est fait un nom en tant que roi des métaux précieux, ce ne fut pas toujours le cas. En effet, par exemple, dans la Grèce antique, le bronze de Corinthe lui était largement considéré comme supérieur. Pourtant, avec le temps, il a su s’imposer comme le prince de la monnaie même s’il se dispute fréquemment la première place avec l’argent au titre d’étalon.
Pourtant, d’autres métaux semblent bien plus précieux que cette paire, comme le rhodium ou le platine. Certes. Mais si le minerai n’est pas assez disponible, comment fabriquer des monnaies en quantité suffisante ? Il s’agit donc là d’un équilibre subtil à trouver entre rareté et disponibilité.
Mais il y a mieux, l’or est non seulement quasiment inaltérable, quelles que soient les conditions de stockage (et le fond des poches n’est pas le plus précieux des écrins) mais également malléable (les coins et les graveurs le remercient).
Voici donc le cocktail idéal pour battre monnaie sans tarder, et on ne s’en est pas privé !
Son nom vient du latin aurum et son symbole chimique est Au. Son origine est probablement extra-terrestre, il s’agirait en effet de poussière d’étoiles dégagée suite à une collision violente entre deux étoiles à neutrons. Non seulement précieux, mais également poète…
Les premières monnaies en or furent frappées par les rois Lydiens, probablement entre le VIIIème et le VIème siècle av. J.-C.. Si de nos jours les seules frappes en or sont celles de monnaies d’investissement (monnaies lingots) ou en tant que séries limitées à destination des collectionneurs, ce ne fut pas toujours le cas. Et l’or circula longuement de mains en mains et d’époque en époque, des gisements aurifères antiques du fleuve Pactole aux premières années du XXème siècle.
En tant que métal précieux, au même titre que l’argent, l’or est utilisé pour la frappe de monnaies à valeur intrinsèque, c'est-à-dire dont la valeur est constituée par le métal dont elles sont faites. Même si, de nos jours, la valeur pour le collectionneur dépasse fréquemment largement celle du métal…
Il est à noter qu’on adjoint fréquemment à l’or, au naturel trop malléable, de petites quantités de métaux autres qui viennent le durcir.
Le titre (ou aloi) au millième d’une monnaie vous indiquera la proportion exacte (en pour mille) d’or entrant dans sa composition. On parle ainsi par exemple d’or à 999‰, soit 999 parts d’or pour 1 part d’autres métaux. Cette mesure est importante pour les monnaies d’investissement comme les bullions. En France, jusqu’en 1995, cette mesure s’énonçait en carat.
Une qualité “SPL”
Car en numismatique, l’état de conservation d’un article se doit d’être soigneusement évalué avant d’être proposé au collectionneur avisé à l'œil aiguisé.
Et au-delà de cette abréviation de prime abord obscure, l’état de conservation est ici clairement énoncé :
Splendide
Ce qui signifie - plus prosaïquement - qu’il est peu probable que la monnaie ait circulé, même entre quelques rares et blanches mains. Les traces de manipulations éventuelles restent presque imperceptibles et aucune patine ou autre oxydation n’est venue altérer la brillance de l’objet.