Pertinax, Aureus, 193
Rome - Extrêmement rare - Or - SUP - RIC:4a
Vendue
Tête de Pertinax, lauré, à droite.
Laetitia, drapée, debout à gauche, tenant une couronne de la main droite et un sceptre posé sur un globe de la main gauche.
Superbe aureus, extrêmement rare et dans un magnifique état de conservation ! Il présente un splendide portrait, aux traits et à la gravure remarquables, de même que le revers avec la divinité tout en détails dans son drapé et ses attributs, un magnifique travail de graveur ! Cet exemplaire présente des traces indiquant un ancien montage en bijou, au droit à 9h ainsi qu'entre 6h et 7h, deux petites marques sont visibles ; le grènetis situé à 6h au revers s'est trouvé également enfoncé par cela. A ces deux endroits, la tranche a été lissée avec le montage. Nous constatons aussi que cette monnaie a été moulée, des restes de plâtre sont visibles dans des micro-trous présents au droit à 11h et 4h, de même que dans une cassure du flan(apparue à la frappe), sur la tranche à 8h. De légers restes sont également autour de certaines lettres et du grènetis. Elle a sans doute été nettoyée par un professionnel suite à ce moulage, les traces de plâtre restent minimes à l'exception de celles sur la tranche, plus visible. Ces différentes constatations résonnent avec l'ancienneté du pédigrée de ce splendide objet, précédemment vendu par Fritz Rudolf Künker (04/04/2022, Auction 365, lot 5372), et par Ira & Larry Goldberg (03/02/2013, Auction 72, lot 4161), ces derniers indiquant qu'il provient de la prestigieuse collection Hunter. Nous voyons que ce flan a été frappé par des coins de droit et de revers ayant une usure notable : des cassures de coin ont été relevées au niveau de l’œil du portrait, sur la couronne et même qu'une légère liant le "P" de "PERTIN" au portrait. Les champs montrent un manque de métal sur les coins par les irrégularités qu'ils présentent, lié à la frappe de nombreux flans monétaires. Enfin, nous percevons au revers, dans le champ inférieur gauche, un très petit graffito "T", très probablement signe de l'appartenance de l'objet à un soldat (de haut rang ?), faisant possiblement partie des troupes au service de Pertinax. Si nous replaçons ce superbe aureus dans son contexte, il est frappé au nom de Pertinax, l'un des empereurs accédant à la pourpre impériale suite à l'assassinat de Commode le 31 décembre 192, puisqu'il était l'un de ses proches, en ayant été son collègue pour le consulat de l'année 192. Il obtient le pouvoir de l'empire par le Sénat le lendemain de l'assassinat, le 1er janvier 193, après avoir été soutenu à la tête de l'empire par les conspirateurs de Commode le jour précédent. Il était bien vu de la haute société romaine, par sa propension à respecter les anciennes traditions et vertus romaines. Commence ainsi le règne de l'un des empereurs de 193, cette "année des cinq empereurs". Cependant, il ne règne que peu de temps, il est massacré par une troupe de soldats le 28 mars 193. En effet, afin notamment de relever économiquement l'empire et aussi de s'assurer le soutien de la Garde Prétorienne de Rome, il n'hésite pas à promettre et effectuer des "donativa", des donations (pécuniaires) aux soldats de la ville, cependant c'est aussi cette action qui a eu raison de lui, puisque la troupe l'ayant tué était restée mécontente du payement reçu de la part du nouvel empereur. Administrateur aguerrit et avec de nombreuses connaissances dans les hautes sphères de l'empire en tant que proche de Marc Aurèle, il fait d'abord fait carrière dans l'armée avant d'être nommé consul suffect en 175 et mener ses troupes sur divers conflits aux frontières de l'empire, où il matte notamment la révolte en Orient d'Avidius Cassius en 175. Peu avant son accession au pouvoir, il est fait pro-consul d'Afrique durant les années 188-189, un des postes les plus prestigieux de l'empire, avant d'être nommé Préfet de Rome entre 190 et 192 avant d'être nommé consul. Sa carrière politique, sa probité et sa fidélité à Marc Aurèle et à son successeur lui valent des funérailles d'État ainsi que l'apothéose, le tout organisé par Septime Sévère, après avoir repris Rome, avant de faire célébrer en son honneur des jeux durant les années qui suivent.
IMP CAES P HELV PERTIN• AVG
LAETITIA • TEMPOR COS II
7.1 gr
De l’or
Si de nos jours l’or s’est fait un nom en tant que roi des métaux précieux, ce ne fut pas toujours le cas. En effet, par exemple, dans la Grèce antique, le bronze de Corinthe lui était largement considéré comme supérieur. Pourtant, avec le temps, il a su s’imposer comme le prince de la monnaie même s’il se dispute fréquemment la première place avec l’argent au titre d’étalon.
Pourtant, d’autres métaux semblent bien plus précieux que cette paire, comme le rhodium ou le platine. Certes. Mais si le minerai n’est pas assez disponible, comment fabriquer des monnaies en quantité suffisante ? Il s’agit donc là d’un équilibre subtil à trouver entre rareté et disponibilité.
Mais il y a mieux, l’or est non seulement quasiment inaltérable, quelles que soient les conditions de stockage (et le fond des poches n’est pas le plus précieux des écrins) mais également malléable (les coins et les graveurs le remercient).
Voici donc le cocktail idéal pour battre monnaie sans tarder, et on ne s’en est pas privé !
Son nom vient du latin aurum et son symbole chimique est Au. Son origine est probablement extra-terrestre, il s’agirait en effet de poussière d’étoiles dégagée suite à une collision violente entre deux étoiles à neutrons. Non seulement précieux, mais également poète…
Les premières monnaies en or furent frappées par les rois Lydiens, probablement entre le VIIIème et le VIème siècle av. J.-C.. Si de nos jours les seules frappes en or sont celles de monnaies d’investissement (monnaies lingots) ou en tant que séries limitées à destination des collectionneurs, ce ne fut pas toujours le cas. Et l’or circula longuement de mains en mains et d’époque en époque, des gisements aurifères antiques du fleuve Pactole aux premières années du XXème siècle.
En tant que métal précieux, au même titre que l’argent, l’or est utilisé pour la frappe de monnaies à valeur intrinsèque, c'est-à-dire dont la valeur est constituée par le métal dont elles sont faites. Même si, de nos jours, la valeur pour le collectionneur dépasse fréquemment largement celle du métal…
Il est à noter qu’on adjoint fréquemment à l’or, au naturel trop malléable, de petites quantités de métaux autres qui viennent le durcir.
Le titre (ou aloi) au millième d’une monnaie vous indiquera la proportion exacte (en pour mille) d’or entrant dans sa composition. On parle ainsi par exemple d’or à 999‰, soit 999 parts d’or pour 1 part d’autres métaux. Cette mesure est importante pour les monnaies d’investissement comme les bullions. En France, jusqu’en 1995, cette mesure s’énonçait en carat.
Une qualité “SUP”
Car en numismatique, l’état de conservation d’un article se doit d’être soigneusement évalué avant d’être proposé au collectionneur avisé à l'œil aiguisé.
Et au-delà de cette abréviation de prime abord obscure, l’état de conservation est ici clairement énoncé :
Superbe
Ce qui signifie - plus prosaïquement - que si la pièce de monnaie a circulé, ce fut suffisamment peu pour que sa beauté originelle en soit presque intégralement préservée. L’usure est très peu visible et aucun autre défaut n’est a priori décelable sauf à disposer d’une loupe et d’un regard particulièrement affûté.
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