Edito - Histoires d’Octobre
Au gré de l’automne et des monnaies…
Pour cet édito mensualisé, devenu presque ritualisé, foison et moissons de faits, fenaison des temps passés et leurs monnaies, médailles et billets associés.
Car il ne faudrait pas oublier qu’avant tout, la numismatique est l’art d’étudier les témoins sonnants, parfois trébuchants ou aux coins légèrement froissés, des temps passés.
Voici donc une revue d’Histoire, d’histoires, de monnaies antiques et modernes, de médailles, jetons et autres billets de collection. Parfaitement partielle tant il est vrai que l’Histoire est touffue et si drue qu’on ne saurait en peu de mots la résumer dans son intégralité, même mensualisée.
Monnaies antiques et fondations
de Constantinople à Bagdad
En 311 de notre ère, la mort de l’empereur Galère en est une !
Pas moins de quatre empereurs romains se côtoient alors et ce n’est pas la folle entente. Il ne devra en rester que deux. Licinius en Orient (au moins pour quelques temps) et Constantin Ier en Occident.
Cela notamment grâce à la victoire de Constantin sur son opposant Maxence à Pont Milvius, le 28 octobre 312.
La dyarchie ne dure pas et, un peu plus de 10 ans plus tard, Constantin réunifie les deux empires.
Il fonde Constantinople en 330.
Sanguinaire dynastie que celle de Saffah !
Nous sommes un peu plus tard (3 siècles) que la fin de la période antique, en Irak, en Syrie et au-delà. Règne alors en ces lieux la dynastie ommeyyade et le calife Marwan II.
Le 31 octobre de l’an 749, cependant, à Koufa, Abdullah Abou-el-Abbas annonce son souhait de renverser Marwan II. Quelques mois plus tard, c’est chose faite, et la dynastie abasside prend le pouvoir sous la houlette du désormais surnommé Saffah (Sanguinaire).
C’est en 762 que son successeur, Al-Mansûr, fonde lui aussi une ville qui devient capitale : Bagdad.
Monnaie Califat Abbasside
al-Mansur, Dirham, AH 144 (761/762 AD), Kufa, TB+
Le choix de nos experts
Et puisque l’on évoque guerres et fondations, remontons un peu plus loin dans le temps : au cœur de la célèbre bataille de Gaugamèles. Bataille qui, le 1er octobre de l’an 331 avant notre ère, vit consommée la défaite de Darius III, roi des Perses, face à Alexandre le Grand.
Pour illustrer cette historique bataille, ce magnifique statère en or avec au revers, bien sûr, Niké, déesse de la victoire. Car il ne peut en être autrement.
Royaume de Macedoine Alexandre III le Grand
Statère, 333-305 BC, Sidon, Or
Billets, c’est oui ou c’est non
mais c’est fêté !
Marcheur, populaire et communiste : c’est oui !
C’est le 1er octobre 1949 que, depuis le balcon avec vue sur la place de Tian'anmen à Pékin, Mao Tsé-toung proclame la République populaire de Chine.
Ce jour est désormais férié et célébré chaque année en tant que fête nationale.
Ci-contre un billet chinois de 1949 à l’effigie du président de feue la République de Chine, Tchang Kaï-chek, évincé par Mao Zedong.
Mussolini en Grèce : c’est non !
Malgré une inclinaison politique plutôt peu démocratique (euphémisme) nonobstant sa nationalité, il se trouva, le 28 octobre 1940, que le dirigeant grec Ioannis Metaxàs refusa aux troupes de Mussolini de s’installer dans son pays.
La réponse fut claire : “Ὄχι” (non).
Mussolini ne l’entendit pas de cette oreille et tenta derechef l’invasion à défaut d’autorisation. Il trouva cependant une résistance inattendue de la part des grecs. Ces derniers ne le renvoyèrent pas aux calendes mais bel et bien en Albanie d’où ses troupes venaient.
Depuis, “Le jour du non” est la seconde fête nationale grecque.
Les monnaies françaises
sortent du placard
Les protestants à l’affiche !
Si la lutte intestine, et parfois sanglante, entre protestants et catholiques occupa longtemps la France, entrecoupée de longues accalmies, le tout premier coup porté qui en marqua les débuts remonte au XVIème siècle et se nomme “L’affaire des placards”. Entendez par placard, non le meuble, mais le placardage sauvage d’un texte hostile aux messes catholiques sur les murs de Paris dans la nuit du 17 au 18 octobre 1534.
17 ans après la publication des “95 Thèses” de Martin Luther, le roi François Ier, jusque-là relativement tolérant mais tout de même catholique bon teint, se fâche. Des exécutions en place publique ne tardent pas à suivre.
Une seule foi, pas deux !
Après les années d’apaisement octroyées par Henri IV et son édit de Nantes, celui-ci est déjà bien écorné dans les faits lorsque le roi Louis XIV révoque celui-ci le 18 octobre 1685 avec l'édit de Fontainebleau.
Pour en résumer l’état d’esprit : « Une loi, une foi, un roi ».
Le protestantisme n’est plus autorisé en France et les persécutions et les dragonnades se multiplient. Près de 200 000 huguenots quittent la France, soit près de 1% de la population de l’époque.
Le choix de nos experts
C’est à 17 ans, le 5 octobre 1285, que Philippe IV le Bel devient roi de France. Lui aussi a également fort à faire avec la religion, mais cette fois la catholique : entre les Templiers et autres affaires d’évêchés, ainsi que ses démêlés avec le pape Boniface VII pour des questions d’impôts.
Pour illustrer ce règne remarquable, une monnaie non moins remarquable s’imposait (c'est le cas de le dire) avec ce Petit royal d’or de l’an 1290.
France Philippe IV le Bel
Petit Royal d'or, 1290, Or, PCGS, Genuine
Médailles de collection
et liberté chérie
Une question de flamme et de lumière !
« La Liberté éclairant le monde », plus trivialement appelée Statue de la Liberté, est inaugurée le 28 octobre 1886 à l’entrée du port de New-York. Cette statue monumentale de 46 mètres de haut est l'œuvre du sculpteur Frédéric Auguste Bartholdi et fut offerte aux Etats-Unis par la France.
La médaille présentée ci-dessous date de 1886 et commémore cet événement.
Une question d’indépendance !
Au sortir de la Première Guerre mondiale, l’Autriche-Hongrie se délite. Sur les ruines de l’ancien empire, la Tchécoslovaquie se bâtit un avenir et proclame son indépendance le 28 octobre 1918.
La médaille commémorative ci-dessous fut frappée peu après la proclamation de la république et gravée par Otakar Španiel.
Une question d’espace !
Les russes sont les premiers à ouvrir le champ des possibles dans l’espace et lancent le tout premier satellite terrestre artificiel Спутник I (Spoutnik 1) le 4 octobre 1957, depuis la base de Baïkonour.
Ci-dessous une médaille commémorative russe en bronze, au style épuré et caractéristique.
Monnaies
et agitations du monde
2 octobre 1968
Massacre de Tlatelolco au Mexique. Quelques jours avant les Jeux Olympiques de Mexico, l’armée ouvre le feu sur des manifestants étudiants. 300 morts.
5 octobre 1910
Proclamation de la République portugaise (Révolution du 5 octobre 1910) suite à un coup d’état qui renverse le roi Manuel II.
9 octobre 1934
Assassinat du roi Alexandre Ier de Yougoslavie à Marseille (France) par des terroristes croates.
22 octobre 1962
Point culminant de la guerre froide et de la crise des missiles de Cuba. Ce jour-là, le président américain John Fitzgerald Kennedy lance un ultimatum à Nikita Khrouchtchev.
La crise ne se résoudra finalement que 6 jours plus tard, le 28 octobre, avec une allocution de Khrouchtchev sur Radio Moscou annonçant le démantèlement du site des missiles. La guerre nucléaire n’est pas passée loin.
Carnet rose
En octobre, sont notamment nés :
Mohandas Gandhi
Né le 2 octobre 1869 à Porbandar (Gudjerat, Indes britanniques)
Louis X le Hutin
Né le 4 octobre 1289 à Paris (France)
Denis Diderot
Né le 5 octobre 1713 à Langres (France)
Franz Liszt
Né le 22 octobre 1811 à Raiding (Autriche)
Titus Flavius Domitien
Né le 24 octobre 51 à Rome (Italie)
Maurice de Saxe
Né le 28 octobre 1696 à Goslar (Saxe, Allemagne)
Oscar Wilde
Né le 16 octobre 1854 à Dublin (Irlande, Royaume-Uni)
Iconographie :
- "L'automne à New-York" par l'IA Midjourney (2024) (Tous droits réservés)
- "Vue de Constantinople et du Bosphore" par Ivan Aivazovsky (1856) (Domaine public)
- "年 毛泽东接见红卫兵油画" (1967) (Domaine public)
- "La statue de la Liberté de Bartholdi, dans l'atelier du fondeur Gaget, rue de Chazelles" par Paul Joseph Victor Dargaud (vers 1884) (Domaine public)
- "John F. Kennedy meeting with Nikita Khrushchev in Vienna" - Photograph from the U. S. Department of State in the John F. Kennedy Presidential Library and Museum, Boston (1961) (Domaine public)
- Oscar Wilde photographié par Napoleon Sarony (1882) (Domaine public)
